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Dimanche 14 septembre 1997

Une gueule de bois carabinée ce matin...

Pas grave j'assure...

Je dois rejoindre les parents de François, et son compagnon, qui était resté sur place à l'hôpital

Je passe à la maison de François, prends le chien avec moi, il va changer de résidence le temps de l'hospitalisation, il va aller chez" papy et mamy " (les parents de François) qui ont une grande maison avec un jardin sympa et des voisins prêts à aider pour le chien, alors que son compagnon doit repartir en déplacement et moi j'ai un petit appartement et je bosse toute la journée... Je m'occuperai du chat par contre.

J'arrive et trouve tout le monde dans le hall de l'hôpital, je me dis tiens dois y avoir des soins et ils se sont fait sortir...

Je les rejoins et là la nouvelle tombe...

En cours de nuit François a manqué plusieurs fois de s'étouffer malgré l'oxygène, il n'arrive plus à être autonome pour la respiration.

Les médecins ont tenté de le mettre sous assistance respiratoire, mais il ne le supportait pas, ils ont dû le plonger en coma artificiel pour éviter qu'il s'épuise à combattre la machine et souffre.

Il est au service de réanimation.

Ils en ont profité pour lui envoyer des doses massives de médoc par intraveineuse et espèrent que dans 3 ou 4 jours ils pourront le réveiller car le plus dur de la tuberculose sera passé et il retrouvera une plus grande capacité pulmonaire.

On croise fort les doigts.

L'équipe médicale nous explique les règles de visite de la réa :

Pas plus de 2 personnes à la fois, pas plus d'une heure de visite par jour autorisée, tenue de schtroumpf obligatoire et l'hygiène qui va avec.

On établi donc un" calendrier " des visites, ses parents peuvent venir tous les jours, son compagnon doit repartir en déplacement professionnel mardi jusqu'à vendredi. Donc le début de semaine sera pour son compagnon et ses parents, alternance père et mère, et la fin de semaine je viendrais le voir avec ses parents, mais peut être pas tous les jours.

Petit passage pour lui faire un bisou et je m'éclipse...

Je suis démolie, le voir inanimé ainsi, relié à toutes ces machines est très difficile à supporter, lui qui a toujours été si vif avec le regard expressif... Franchement ça fait un choc.

Je passe un coup de fil à un membre de l'association dont je fais parti pour qu'il me donne des infos sur le coma naturel et/ou artificiel et tenter un peu de dédramatiser tout ça... Faut faire face, faut pouvoir soutenir son compagnon qui, lui aussi, est en piteux état.

Le soir, je retrouve Le compagnon de François, on parle de choses et d'autre, des informations que j'ai eu sur le coma artificiel, on échafaude un "plan de bataille".

Ils avaient eu l'occasion d'évoquer les autres, François est OK pour qu'on les avertisse afin qu'ils ne risquent pas de connaitre ce qu'il vit.

On réfléchi à la meilleure méthode à employer...

On tombe d'accord pour juste annoncer que François est hospitalisé pour soigner une maladie opportuniste, ils comprendront et feront ce qu'ils pensent nécessaire.

Dans un premier temps, on va rappeler ceux qui avaient laissé des messages sur le répondeur ces jours-ci n'étant pas au courant de l'hospitalisation de François. Ça fait déjà 3 personnes potentiellement contaminées qui pourront être averties. Puis petit à petit on fera le tour du carnet de téléphone pour trouver les personnes "à risque" et les appeler juste pour leur dire au détour de la conversation que François a été hospitalisé et pourquoi.

C'est pas facile du tout... Au second appel, le compagnon s'effondre, je prends le relais et lui propose de m'en charger si c'est trop dur pour lui, je les connais quasiment tous...

Il est très tard, je rentre dans mes pénates, demain il va falloir enchainer sur une journée de travail et j'ai 4 heures de cours devant des ados de 16 à 18 ans à assurer, faut que j'arrive à être au top sinon ça sera 4 heures perdues pour eux, la moindre faille est exploitée pour mettre le bazar.

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