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Comme certains le savent, j'ai repris mes études pour préparer le concours de professeur des écoles à l'IUFM.

Ce métier il y a de nombreuses années que j'ai envie de le faire, j'ai passé plusieurs fois le concours en candidate libre, c'est à dire sans préparation autre que celle que j'ai pu faire en grappillant sur mon temps libre après le travail. bien entendu cela a été un échec à chaque fois.

Difficile de revoir les connaissances en maths, histoire géographie, sciences et grammaire, mais encore plus difficile de savoir comment organiser ces connaissance pour les transmettre à des élèves de 3 à 12 ans et rédiger cela en un temps limité.

Cette année je me suis lancée donc car c'est, à priori, la dernière année où je peux tenter de présenter ce concours et j'ai pris un congés individuel de formation pour retourner sur les bancs de l'école me préparer efficacement.

Une réforme annoncée demande désormais aux candidats d'avoir un master2, autrement dit un bac +5 pour passer le concours, alors que jusqu'ici une licence suffisait, donc bac+3.

Mais pourquoi ?

Jusqu'ici le fonctionnement était le suivant :

les étudiants ayant obtenu une licence pouvaient :
- tenter le concours dés leur sortie de fac.
- préparer ce concours par une année de formation complémentaire à l'IUFM, où on les aide à revoir les bases des connaissances dans les matières principales, les programmes scolaires, quelques notions de pédagogie et de construction de séance de cours... le tout complété par des périodes de stage d'observation en école, ou faire la même chose via le CNED ou un organisme privé, certains sont très bien, d'autre des pompes à fric comme toujours.

Le concours est réussi c'est à dire que le candidat se trouve parmi ceux qui ont obtenus les meilleurs résultats (depuis 5 ans environ 20% des candidats sont retenus vu les postes ouverts cette année on devrait tourner à 12%)
écrit : maths, français, histoire géographie, sciences
oral : langue étrangère, épreuve sportive (pratique et théorique, cad la construction d'une séance de sport en fonction des notions à faire acquérir aux élèves), artistique (selon le même principe que le sport) et entretien "professionnel" au cours duquel on vérifie les aptitudes du candidat à avoir des réponses pédagogiques à diverses situations.

Ils sont reçus ils ont alors une année de formation en alternance où ils apprennent les bases de la pédagogie et d'autres notions nécessaires pour ne pas être largué devant une classe, ils mettent en pratique tout au long de l'année lors de stages en école.

A la fin de cette année de formation ils sont en poste, nommés seuls devant leur première classe et ont pendant 2 ans des modules de formation professionnelles complémentaires obligatoires.

L'an prochain tout cela changera.

Le futur professeur des écoles aura préparé et obtenu un master2, bac+5, dans n'importe qu'elle matière bien entendu.

Il s'inscrira au concours, mais ne pourra pas se former à l'IUFM car cette structure n'existera plus, il restera les organismes privées et payants.

Il a bien de la chance il est reçu au concours.

Oh joie suprême il a gagné le doit d'aller enseigner directement dans une classe de primaire, donc de se trouver seul devant entre 20 et 30 enfants de 3 à 11 ans, sans avoir pu être formé aux programmes, à la façon de transmettre son savoir, de gérer un groupe etc.

Bien entendu il est précisé qu'il bénéficiera d'un "parrainage", "tutorat", sur place, c'est à dire qu'un autre enseignant qui a de l'ancienneté et donc de l'expérience, pourra le former sur le tas. Très bien, mais concrètement lorsque les difficultés surgissement les 2 sont devant leur classe et ne peuvent la laisser sans surveillance, comment fait on ?

L'enseignement et gérer un groupe ce n'est pas inné, cela s'apprend, mais visiblement pas pour nos dirigeants.

Pour tenter "d'amadouer" les IUFM il a été précisé qu'ils pourraient se "reconvertir" en signant des partenariats avec les universités locales et en mettant en place eux même des masters "éducation" (répondant à un cahier des charges donné par le ministère) en lien avec ces mêmes université. Cependant ces formations sont toujours extrêmement théoriques et ne répondent pas aux besoins des futurs enseignants.
La date limite de retour au ministère des projets de master a été fixé au 15 février. La quasi totalité des universités et des IUFM a refusé de faire remonter ces maquettes car elles ne peuvent répondre aux besoins des futurs enseignants.

On peut ajouter à cela la diminution importante du nombre de postes offerts au concours dés cette année, la mise en place "d'agence de remplacement" où des personnes ayant le niveau de diplôme requis, certes, mais aucune formation spécifique assurée ni même demandée, pourront s'inscrire et être appelés pour remplacer un enseignant malade, que ce soit pour un arrêt bref ou très long, mais aussi pour les postes non pourvus par les titulaires du concours prévus en quantité insuffisante. Ainsi dans des écoles cohabiterons des enseignants ayant un statut de droit public et d'autre de droit privé qui est précaire car cela sera le règne du CDD.
N'existe t il pas une formule, "diviser pour mieux régner" ?
Aurais je mauvais esprit ?

Bref tout cela va, sans aucun doute, contribuer à une amélioration massive de l'enseignement dans notre pays.

Moins d'enseignants... mais les classes sont déjà bien chargées.
Moins de formation... mais ce n'est pas nécessaire pour enseigner.

Travailler, notamment avec des CP qui est une classe avec de très nombreux apprentissages à mettre en place aussi bien au niveau scolaire qu'un niveau "humain", avec 30 élèves c'est la garantie de l'échec des plus faibles, malgré toute sa bonne volonté l'enseignant ne peut assurer un suivit efficace de chaque élève, il n'en a matériellement pas le temps, de plus sans avoir été formé avant de se trouver seul face a une classe je n'ose imaginer...

Mais c'est bien connu l'enseignant est un "animal" qui ne songe qu'à ses vacances, à ses grèves, qui est toujours malade et jamais "remplacé", là au moins y aura un remplaçant certain, qu'il soit qualifié c'est un détail, l'enseignant et de toute façon incompétent, on n'apprend plus rien aux élèves, il ne sait pas éduquer les enfants ni se faire respecter d'eux, c'est bien connu dans le temps y avait pas tous ces problèmes, etc... et puis les fonctionnaires ça coûte cher pour ce qu'ils font...

Allez profitez en pour râler encore contre les professeurs des écoles, intits etc, bientôt ils mériteront leur inscription au WWF et peut être que là on s'apercevra qu'ils avaient une utilité, en tout cas s'il n'y en a plus on sera bien embêté pour râler contre eux ;)

Vous les parents d'élèves ou de futurs élèves, si vous entendez parler de mouvement dans les IUFM de votre secteur vous pouvez les soutenir, ne serait ce qu'un mot au passage de leur manifestation, ou se joindre à eux pour quelques mètres, utiliser vos connaissances pour relayer l'information, tout appui et soutien sera apprécié.

Hier à Bordeaux nous avons manifesté, nous n'étions pas très nombreux, juste les étudiants de première et seconde année des 5 département aquitains et quelques formateurs, soit un peu plus d'un millier de personnes, nous avons fait du bruit, nous sommes fait entendre un peu, et avons récolté quelques paroles de soutien et d'encouragement de gens extérieurs et de passants...

Il y a en ce moment une mobilisation nationale des IUFM. Nous serons peu visibles médiatiquement parlant car chaque région ne représente que 2 à 3000 étudiants, un regroupement national est à l'étude pour une meilleur visibilité de notre action.

A lire si vous le souhaitez le tract des IUFM d'Aquitaine

Portrait de marie

Merci de toutes ces infos, de

Merci de toutes ces infos, de là où je suis c'est difficile d'y voir clair et s'il faut compter sur le 20h pour éclairer les lanternes, hum.
C'est flippant ce que je viens de lire, c'est quand même pas possible que ça puisse ce faire sans que personne ne réagisse plus que ça ?
J'ai un master mais je me sentirais ab-so-lu-ment incapable de gérer une classe, quel que soit le niveau, et encore moins de fabriquer des leçons, des activités, de les rendre avec un petit supplément de connaissances à leurs parents. Quant au côté "réponse pédagogique à des situations données", j'aurais vite des problèmes avec l'APEL.

Portrait de Cécile-Une quadra

@marie, La situation évolue

@marie, La situation évolue un peu ;)
Seules 5 universités sur 83 ont accepté de retourner au ministère les maquettes d'éventuels Master spécial éducation, vendredi un peu partout des cérémonies de non remise des maquettes ont eu lieu alliant universitaires et iufm.
La date limite de dépôt a été changée en catimini, désormais c'est le 30 mars, pas assez de délais pour espérer pouvoir changer ces projets, peut être suffisant pour la détermination s'émousse ? Mais bon après les propos tenus par Darcos cela me surprendrait, il a même réussit à se mettre à dos les Présidents d'IUFM qui pour l'instant hésitaient parfois à suivre et soutenir le mouvement, notamment celui de Bordeaux ;)

Portrait de Marie-Aude

Je te sens un peu énervée sur

Je te sens un peu énervée sur ce coup là... énervement que je partage. Que veux tu ? Ce n'est que l'application à ce secteur d'une politique générale qui casse ce qui existe sous le primat idéologique qu'il fait sans cesse travailler plus (et pas travailler mieux), et que de toute façon, ceux qui n'y arrivent pas sont des cons abrutis dont il faut se séparer.
L'éducation, la justice, bientôt la santé, tout est confronté aux même difficultés.

Portrait de Cécile-Une quadra

@Marie-Aude, énervée moi ?

@Marie-Aude, énervée moi ? non :D
En fait je parle ici du mouvement éducation nationale car je le connais mieux étant dedans mais crois moi que je ne laisse rien passer et soutien au maximum tous ceux qui luttent contre une perte de qualité du service publique et une disparition à court terme d'une égalité des chances et des droits.
Bientôt ça va être rigolo aussi lorsqu'il va y avoir le cadeau annoncé aux entreprises en début de mois, la suppression de la taxe professionnelle, je me demande comment certaines communes et régions vont pouvoir s'en sortir, par contre je ne m'interroge pas sur la façon de récupérer un minimum le manque à gagner :(
L'adage selon lequel il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade ne sera jamais aussi juste :D

Portrait de Emma

J'arrive pas à comprendre la

J'arrive pas à comprendre la suppression des iufm. En fait, je ne comprends pas du tout les réformes de l'enseignement qui arrivent prochainement. J'espère que tout ne passera pas, et que si j'ai des enfants un jour ils auront une aussi bonne éducation scolaire que celle que j'ai eu. Sinon, ben des gosses j'en fais pas!

Portrait de Cécile-Une quadra

@Emma, la disparition des

@Emma, la disparition des IUFM est un "détail", en fait que la formation soit faite n'importe où n'est pas un problème, mais il faudrait qu'elle soit bonne, efficace et identique au niveau national :D
Oui petit détail, les masters demandés sont régionaux, donc un étudiant de Lyon n'aura pas forcément la même formation qu'un de Lille.
Alors la formation des professeurs, école, collège, lycée... peut être réformée, mais pour être améliorée, leur mode et critères de recrutement peut évoluer aussi, mais en permettant de choisir les "meilleurs" professionnels potentiels et pas seulement des têtes pleines et surtout l'enseignement relève du devoir de service de l'état, donc tenter de supprimer insidieusement ces fonctionnaires qui coutent cher et râlent toujours ne devrait même pas être envisagé ;)

Ce qui est rassurant est l'accueil des témoins de nos manifs, en général ils comprennent très bien nos motivations et sont solidaires, à part quelques un/unes dont on a bloqué le tram et qui sont obligés de marcher ;)

Le 19 février nouvelle journée d'action de la maternelle à l'université, nous sommes en train d'essayer de rallier les parents d'élèves à notre groupe, pas évident en période de vacances scolaire mais on y croit :D

Portrait de Laeti

D'accord à 100% avec ce

D'accord à 100% avec ce billet. Ce qui s'annonce est très inquiétant. Je n'arrive pas à concevoir comment des jeunes, tout aussi diplomés qu'ils soient puissent faire classe du jour au lendemain sans y avoir été formés. Les remplaçants, n'en parlons pas, on est revenu 20 ans en arrière, avec des contrats précaires, des gens nons formés, alors que le statut du titulaire-remplaçant était tout à fait satisfaisant (mais couteux, ceci explique celà).

Portrait de Cécile-Une quadra

@Laeti, tu as compris, nous

@Laeti, tu as compris, nous sommes en plein dans une logique de "tout pour le fric" et pour ceux qui en ont.
Donc formation minimum, et payée par eux même, des futurs enseignants, démantèlement progressif du système scolaire d'état, réduction drastique des fonctionnaires pour réduire les couts et éviter la cohésion dans les établissements.
Bref l'école publique ne pourra plus du tout remplir son rôle et ceux qui le pourront mettrons leurs enfants dans le privé, les autres feront avec ce qu'il reste du système. Le résultat ne se fera pas attendre, on aura un enseignement à 2 vitesses comme la santé, comme...

Portrait de Bismarck

Encore un problème: les

Encore un problème: les candidats professeurs des écoles devront avoir un niveau "C1" dans la langue vivante qu'ils seront habilités à enseigner. Quand on voit le mal que les lycéens ont à atteindre le niveau "B2" (juste avant "C1") pour le bac, et qu'on sait qu'il faut environ 200 heures de cours pour passer d'un niveau à l'autre, moi je dis: et qui va payer les formations en langue?
Quant à l'IUFM, je ne sais pas ce qu'il vallait pour le primaire. Il est clair qu'on ne peut pas envoyer les gens comme ça au casse-pipe. Mais pour le secondaire, moi, tout ce que j'ai retenu du mon année d'IUFM, c'est que "A l'adolescence, le garçon et la fille, c'est la même chose, à un poil près"; les formations étaient à revoir...

Portrait de Cécile-Une quadra

@Bismarck, en effet je n'ai

@Bismarck, en effet je n'ai pas abordé cet aspect des choses. Jusqu'ici c'était soit des intervenants extérieurs (prof de collège, assistants etc) soit des profs des écoles qui avaient validé leur compétence à enseigner une (ou plusieurs) langue(s) étrangère(s) en obtenant une note supérieure à 12 au concours ou en passant une épreuve supplémentaires pour ceux qui n'avaient pas cette option au concours qui le faisait.
Désormais le nombre des intervenants extérieurs diminue de plus en plus. A ce jour TOUT professeur des écoles reçu au concours devra enseigner la langue qu'il a présenter quelle que soit sa note et son niveau réel. Par la suite si la réforme passe il devra avoir une validation en C1 dans la langue qu'il souhaite enseigner et en effet je ne vois pas trop comment atteindre ce niveau avec les heures de langue prévues dans l'enseignement supérieur, il faudra financer cela sur ses propres deniers, ainsi que le contrôle de certification dans un organisme agréé. C'est, sans conteste, un plus par rapport à maintenant pour le niveau des enseignants mais à quel prix. Encore une sélection par le fric.
Pour la formation dispensée en IUFM il est certain et évident que des améliorations doivent être apportées, tant sur le contenu que sur la forme, c'est aussi pour cela qu'au départ la "masterisation" avait été bien reçue, mais lorsque les schémas directeurs ont été connus ça ne pouvait plus passer car on arrivait sur une formation uniquement théorique, plus de stage, locale chaque UFR prépare ce qu'elle veut dans un cadre très vaste... Alors rénover les formations des enseignants oui mais pas n'importe comment ;)
Changer pour faire pire, en le sachant, n'a jamais été avancer.

Portrait de Cath

Je suis passée sur ce blog en

Je suis passée sur ce blog en suivant un lien du blog de Dom et Manou. Très intéressant.
A ce sujet, j'ai vu que des fonctionnaires (type EDF par exemple) peuvent se retrouver du jour au lendemain devant une classe. Un d'entre eux disait qu'évidemment il savait lire (ce dont on ne doutait pas) mais qu'il avait les plus grandes difficultés à l'apprendre aux enfants parce qu'il n'avait jamais réellement réfléchi aux mécanismes de la lecture.
Et puis, tu dis que tout le monde critique les mâitres, ce n'est pas mon cas. Comme dans toutes les professions, il y a des bons... et des moins bons. Néanmoins, pour avoir dû palier à la déficiance d'un mauvais, j'ai d'autant plsu apprécié les bons.
Bonne journée et le mot de Cambronne pour ton concours.
Cordialement :grin:

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