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Lundi 29 septembre 1997

Mauvaise nuit, les angoisses sont revenues, pourtant tout va bien physiquement pour François mais j'ai toujours cette sensation de malaise diffus.

Petite journée de travail mais les horaires ne sont pas pratiques... De plus passage chez le généraliste pour mes résultats d'analyses diverses et variées, tant qu'à contrôler la tuberculose il a fait la totale. Pour la tuberculose comme on s'en doute j'avais choisi les antibiotiques en préventif puisque au test rapide je n'étais toujours pas immunisée, pour l'infection probable le médecin m'avait rappelée dés qu'il avait eu les résultats pour me dire que tout était OK. Mais il voulait me voir pour qu'on fasse le point et peut-être aussi pour voir comment je tenais le coup puisque lors de la précédente visite j'étais très mal et m'étais laissée aller dans son cabinet. Donc pour moi côté santé tout est bon, dans les normes, pas de souci particulier, juste une grande fatigue mais qui est logique. Il m'a proposé de passer aussi souvent que je voulais si j'avais besoin de décompresser. J'adore ce médecin.

En fin d'après-midi donc, je rejoins l'hôpital. Je suis de plus en plus angoissée durant le trajet, sans doute parce que je ne veux pas vraiment être désignée "exécutrice testamentaire " alors que tout va mieux, sans doute aussi par une vieille forme de superstition qui ressurgit, parler de la mort quand on est malade porte la poisse et qu'en plus concernant le Sida on sait que l'échéance est toujours plus rapide que prévue et là j'ai envie d'espérer dans la médecine et de faire l'autruche en même temps... Je mets de la musique et je chante à tue tête sur les derniers kilomètre historie d'arriver la tête pleine de positif...

Arrivée dans la chambre l'ambiance me semble bizarre... Bon je me dis que c'est moi qui interprète... On discute de tout et de rien, on rigole un peu, un des copains de François qui avait été averti passe, on reste un moment tous les 4 puis je vois que François est fatigué, je m'apprête donc à partir. Il me demande de rester dans les parages et de repasser vers la fin des visites parce qu'il ne m'a pas encore donné" La lettre " et il faut absolument que je rentre chez moi avec, mais il a des précisions à me donner... Bon OK je vais fumer une clope, me balader un peu dans le quartier. Je trouve un bar sympa et m'installe en terrasse avec mon bouquin.

Une heure plus tard je retourne voir François.

Titi, le copain est parti, nous sommes tous les 3, François demande à son compagnon de sortir...

J'aime pas ça...

Là, abruptement il me dit que les dernières analyses ne sont pas très bonnes, la charge virale remonte, les lymphocytes chutent, en plus depuis hier soir il a à nouveau un peu de fièvre. Pour l'instant son compagnon n'est au courant que pour la fièvre, il veut essayer de le ménager un peu. Ok je porterai donc les choses pour lui.

Il me remet la fameuse enveloppe en me disant de m'allier à sa grand-mère si jamais il y avait un souci avec sa mère et de veiller sur son compagnon.

J'essaie tant bien que mal de lui dire que ça ne sera pas nécessaire, que c'est juste une mauvaise passe, mais le coeur n'y est pas vraiment.

Tout est dit, les visites sont presque finies, je vais prévenir son compagnon qu'il peut revenir, échange encore deux ou trois généralités et m'apprête à rentrer chez moi.

Dans le couloir, je croise le médecin, lui demande s'il peut me recevoir quelques instants.

Je lui explique que François m'a parlé de sa santé et que je voudrais bien savoir quels sont les risques.

Sa réponse est évasive, en fait ils n'en savent rien, ils vont changer le traitement et voir comment ça évolue, il faut prioritairement relever les lymphocytes et bloquer le foyer infectieux qui semble vouloir revenir.

Je rentre épuisée...

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